Vivre la nuit.

Mercredi 11 août 2010 à 18:30

Le Rhum m'a tuée. A moitié nue devant mon ordinateur, Mein Herr de Liza Minelli en fond sonore, j'ai encore cet étrange sourire que donne une nuit surréaliste dans cette ville folle.
J'ai rejoint Alexandra à 19h30 ; comme toujours j'étais à la bourre et j'avais mal aux pieds sur mes talons trop hauts. Après un dîner ô combien romantique, habillées comme des putes nous avons gagné  notre habituel Café des Arts où nous attendait Céleste & deux de ses amies. Un Long Island et un Mika plus tard, ça parlait potins/avortement/Duras&Vian autour du rosé couvé par les cuisses de C. Maxence est arrivé, complètement mort, et je me suis rendue compte qu'il m'avait manqué ce con. Derrière nous, il y avait cette si jolie fille qui m'a fait tant rêver l'année passée. Ma tête tournait déjà, et je respirais avec délice l'odeur de leurs cigarettes, m'imprégnant des voix et des rires qui m'avaient manqué durant 3 semaines. 
Il a fallu qu'on bouge. Un tour à l'appart pour faire pipi et nous voilà reparti. Ils ont fumé un gros joint devant un certain bar à vin & je sirotais tranquillement mon Rhum/Monster (mélange à éviter à l'avenir). Des questions un peu n'importe comment, un gros bad sur le Sacre de Napoléon par David & sur le sourcil d'Alex (je l'aime). Après, tout est plus flou. Maxence a fini par partir & nous avons erré dans les rues toutes les trois, raides mortes mais euphoriques. Une sombre histoire de barrière me fait rire encore un peu "C'est pour aller en garde à vue. même si en fait c'était plutôt  flippant. J'ai pissé devant chez Hermès, et pendant ce temps C & A avaient une discussion intéressante sur comment pisser.
Le Rockstore c'était mort & un mec douteux nous a dit des trucs que j'n'ai pas compris. Le Point Zéro était fermé ; et j'aurais tué pour une pizza. Nous avons trainé nos bouteilles un peu partout dans la ville, de la gare à Louis Blanc, nous soutenant mutuellement pour résister à la gravité qui nous rappelait nos excès passés & présents. Chemin faisant je racontais ma vie à Céleste, on parlait potins et je ne sais plus très bien comment nous l'avons ramené à l'appart de Marianne, ni même où ça se trouvait. J'ai fait pipi entre 2 voitures, en dessous d'une fenêtre ouverte, pendant qu'Alex se foutait de ma gueule royalement.
Nous avons donc sagement repris le chemin de St Roch, nous faisant accoster par 2 mecs qui avaient envie de compagnie. Je ne sais plus comment nous avons réussi à leur fausser compagnie, mais à 3h du matin nous étions à l'appart.
A 5 heures, je me suis endormie en écoutant Benjamin Biolay qui me semblait plus bourré que moi, sachant que je me réveillerais 4h plus tard pour rejoindre ma chère Nalini au Polygone.

(...)

A REFAIRE. 

« - Vous avez voulu cette situation compliquée et dégradante.
- J'ai voulu vivre. C'est toujours compliqué et dégradant. »

La Répétition ou l'Amour puni, ANOUILH.

J'aime écrire sur Elle parce que ça me fait sourire. Je l'aime, ma Muse, mon Modèle, ma Meilleure Amie. Ma Blonde à moi, qui trouve les mots pour me faire sourire et se plie au jeu de photos sans se plaindre. Je l'aime décoiffée au réveil quand il ne faut pas trop lui parler, ou en soirée, lorsqu'elle titube sur ses talons. Je l'aime avec son rouge à lèvre à 10,90 € ; au Cargo quand je la fais danser après quelques shoots malabars. Je l'aime au bord de ma piscine à bronzer au soleil et à Habitat dans ce canapé de velours violet. J'aime imaginer nos voyages et notre avenir. Je l'aime quand elle s'énerve contre les gens et quand on mate dans les rues. J'aime la regarder à travers les 15 millions de pixels de mon 50D. 

(...)

Et tellement encore que j'en perds les mots.

Merci d'être là, d'être toi. D'avoir ces mots pour me rassurer ou me remonter le moral.
Je rentre, dans 5 petits jours. <3

Sur mes quatre jambes.

Vendredi 30 juillet 2010 à 23:04

Le Passé, le Passé... Et même les mots me fuient. Reviens-moi, qu'on reconstruise quelque chose. Ramène moi confiance & espoir. La passion s'effrite, ternie par les larmes, les doutes. Je n'ai pas la force de tout reconstruire. Plus je construis et plus on s'acharne à tout détruire. J'n'ai ni les forces ni l'envie. Abandonner...


Tout se mélange, mais c'est Toi*, toujours & encore toi dont la présence me manque. J'emmerde les gens, leurs préjugés et leur incapacité à comprendre.
Mon Amour, mon Amour... 3 ans, 20 jours. C'est encore toi que j'attends. 


Tout ou rien.

Jeudi 29 juillet 2010 à 22:08

" Il y a une certaine dangerosité du narcissisme dans l'obsession de la séduction." G. Bedos.

L'Art - avec une majuscule, s'il vous plait.

Mercredi 28 juillet 2010 à 22:34

Elle regarde la chambre, elle dit :
- C'est drôle, c'est comme si j'étais arrivée quelque part. Que j'avais attendu ça depuis toujours.


Les yeux bleus cheveux noirs, Marguerite Duras. 

L'Art - avec une majuscule, s'il vous plait.

Mercredi 28 juillet 2010 à 0:14

Inception, ou sortir de la salle de cinéma le souffle coupé, comme à la sortie d'un de mes propres rêves. Aucun mot ne peut décrire ce sentiment de puissance exaltée, cette jouissance absolue après ces 2h12 de rêves & de mises en abîme. Wow.

Vivre la nuit.

Jeudi 22 juillet 2010 à 23:02

"Ô nuit ! Ô rafraichissantes ténèbres ! Dans la solitude des plaines, dans les labyrinthes pierreux d’une capitale, scintillement des étoiles, explosion des lanternes, vous êtes le feu d’artifice de la déesse Liberté."

Un oeil sur Facebook, l'autre dans Le Spleen de Paris. Dire que je détestais Baudelaire il y a 6 mois de ça. Ca fait 3 jours que je vis dans mon lit, coincée dans 25m² par une micro entorse à la cheville. Mon casque sur les oreilles h24, je ne laisse aucun répit à mon ordinateur que je n'éteins que lorsque mon père vient gueuler, aux alentours de minuit/une heure.
Je devrais être heureuse : entourée par Baudelaire, Sartre, Laclos, Beckett, Duras et tant d'autres, à faire la marmotte sous les couvertures. Mais je n'ai pas envie de ça ce soir.

"Le Crépuscule du soir" de Baudelaire me rappelle douloureusement mes soirées montpellierraines. J'ai envie du sourire d'Alexandra, de nos pieds nus sur le bitume brulant ou les pavés à la propreté relative. J'ai envie de sortir à 2 heures du matin, sous la nuit noire et chaude, aller à la rencontre des gens et leur voler leur bouteille. J'ai envie de me réveiller à midi, dans les bras de quelqu'un -peu importe qui- avec du noir plein les yeux et les cheveux emmêlés d'une nuit presque blanche. J'ai envie de rire, comme une folle, dans ces ruelles sombres, de repasser dans la rue de la Vieille pour qu'un inconnu me déclare furtivement qu'une vieille a dû canner dans cette ruelle. J'ai envie d'un Martini Blanc vers 21h, de manger une pomme et d'enchainer sur un Long Island. Après, un whisky coca suffira à me dépraver, ou plus traditionnellement, un bon Get 27 avec plein de glaçons. J'ai une envie irrépressible de nouvelles rencontres, d'inconnus plus ou moins recommandables, de fous rires complices pour rien -un mot, un regard.
Je veux le silence troublé de la rue de la Loge, de St Roch ou de St Anne. Je veux parcourir cette ville mon 50D à la main, Alexandra dans le viseur et une bouteille dans le sac. Je veux avoir mal aux pieds de marcher sur des talons trop hauts, et les enlever au bout de 2 heures. Je veux avoir prévu quelque chose et vivre son opposé. Que rien ne se déroule comme prévu, c'est tellement plus excitant. Et puis que dire ?

Ce genre de nuits ne s'expliquent pas ; elles se vivent.
Alors bonne nuit.

Ce soir, c'est Mozart.

L'Art - avec une majuscule, s'il vous plait.

Jeudi 22 juillet 2010 à 22:23

Malheureux peut-être l'homme, mais heureux l'artiste que le désir déchire!
   Je brûle de peindre celle qui m'est apparue si rarement et qui a fui si vite, comme une belle chose regrettable derrière le voyageur emporté dans la nuit. Comme il y a longtemps déjà qu'elle a disparu!
   Elle est belle, et plus que belle ; elle est surprenante. En elle le noir abonde : et tout ce qu'elle inspire est nocturne et profond. Ses yeux sont deux antres où scintille vaguement le mystère, et son regard illumine comme l'éclair : c'est une explosion dans les ténèbres.
   Je la comparerais à un soleil noir, si l'on pouvait concevoir un astre noir versant la lumière et le bonheur. Mais elle fait plus volontiers penser à la lune, qui sans doute l'a marquée de sa redoutable influence ; non pas la lune blanche des idylles, qui ressemble à une froide mariée, mais la lune sinistre et enivrante, suspendue au fond d'une nuit orageuse et bousculée par les nuées qui courent; non pas la lune paisible et discrète visitant le sommeil des hommes purs, mais la lune arrachée du ciel, vaincue et révoltée, que les Sorcières thessaliennes contraignent durement à danser sur l'herbe terrifiée!
   Dans son petit front habitent la volonté tenace et l'amour de la proie. Cependant, au bas de ce visage inquiétant, où des narines mobiles aspirent l'inconnu et l'impossible, éclate, avec une grâce inexprimable, le rire d'une grande bouche, rouge et blanche, et délicieuse, qui fait rêver au miracle d'une superbe fleur éclose dans un terrain volcanique.
   Il y a des femmes qui inspirent l'envie de les vaincre et de jouir d'elles; mais celle-ci donne le désir de mourir lentement sous son regard.

"Le désir de peindre", Le Spleen de Paris, Charles BAUDELAIRE.

Tout ou rien.

Dimanche 18 juillet 2010 à 16:23

Du Benjamin Biolay en boucle sur le PC, une valise à faire & la cheville qui appelle à l'aide. J'ai peur. Et cette lettre sur le bureau, qui n'attend qu'une enveloppe et un timbre. Aurai-je une réponse ? Quelques mots, et un sourire. J'ai le coeur en vrac et je sais pas si j'aurai le cran d'affronter son absence lorsque sonnera l'heure. "Tout ça me tourmente, tout ça me tourmente un peu. La douleur m'éventre.." J'ai pas envie qu'elle s'en aille. J'voudrais rattraper le temps, et faire comme si elle était toujours là, marchant à mes côtés. J'avais 4, 5 ans et elle s'occupait de moi.Je l'aimais si fort, elle me le rendait bien. Les photos vieillissent dans un petit album quelque part dans ma chambre. Et moi aujourd'hui, dans mon égoïsme d'adolescente épanouie, je ne pense à elle que lorsque mes insomnies me rappellent notre passé. "La félicité toute seule peut assécher le coeur de l'homme ; c'est pas moi qui l'ai dit. S'il te plait, reviens-nous, reviens-moi. Des Noël avec toi, des balades dans les vignes et ta dignité de vieille dame. Le dernier lien avec cette "avant" que personne n'évoque. Cette Bretagne qui semble recéler tant de secrets sur toi, sur nous, sur moi. Ma famille, mes racines. Je crève de trouille. Et s'il faut affronter ta mort, comment je ferai ? Je ne suis pas forte moi, je ne suis pas comme ça. Je veux te serrer contre moi encore, je veux respirer ton odeur qui me rassurait tellement. Je veux te parler de mon cheval, de mes amis, de mes amours. Je veux que tu sois fière de moi encore, je veux..
Je voudrais.. j'aurais voulu... te présenter mon copain, obtenir cette mention au bac pour toi, que tu vois mon cheval progresser, te parler de mes projets d'avenir.. j'aurais voulu.. être moins égoïste, être là pour toi... être une petite fille exemplaire, plus à la hauteur que ton fils  - mon père..

Je t'aime, tellement, et je n'ai jamais su te le dire. 
Pardonne-moi.

"Tout ça me tourmente, tout ça me tourmente, tout ça me tourmente un peu. La douleur m'éventre, mais je rie dès que je peux. "

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