L'Art - avec une majuscule, s'il vous plait.

Mercredi 22 juin 2011 à 20:34

 Pourquoi tu pleures, un film de Katia Lewkowicz avec Benjamin Biolay. 

  • L'homme de ma vie a de grands yeux clairs, les cheveux tirés en arrière. Je le tiens tout au bout d'une laisse. C'est pas toi, c'est pas toi ; mais presque. (...) L'homme de ma vie dans ton miroir. C'est pas toi, pourquoi tu t'affoles ?

L'Art - avec une majuscule, s'il vous plait.

Vendredi 15 avril 2011 à 23:19


Tantz, tantz, sonst sind wir verloren.
Pina
, un film de Wim Wenders. 

Ainsi s'approchait-il du gouffre, après avoir été tenté par le gouffre, ne sachant plus qu'il en était un. Et leur roman, le roman d'Aurélien et de Bérénice était dominé par cette contradiction dont leur première entrevue avait porté le signe : la dissemblance entre la Bérénice qu'il voyait et la Bérénice que d'autres pouvaient voir, le contraste entre cette enfant spontanée, gaie, innocente et l'enfer qu'elle portait en elle, la dissonance entre Bérénice et son ombre. Peut-être était-ce là ce qui expliquait ses deux visages, cette nuit et ce jour qui paraissaient deux femmes différentes. Cette petite fille qui s'amusait d'un rien, cette femme qui ne se contentait de rien.

Car Bérénice avait le goût de l'absolu.

Aurélien, Aragon.


« - Vous avez voulu cette situation compliquée et dégradante.
- J'ai voulu vivre. C'est toujours compliqué et dégradant. »

La Répétition ou l'Amour puni, ANOUILH.

L'Art - avec une majuscule, s'il vous plait.

Mercredi 28 juillet 2010 à 22:34

Elle regarde la chambre, elle dit :
- C'est drôle, c'est comme si j'étais arrivée quelque part. Que j'avais attendu ça depuis toujours.


Les yeux bleus cheveux noirs, Marguerite Duras. 

L'Art - avec une majuscule, s'il vous plait.

Mercredi 28 juillet 2010 à 0:14

Inception, ou sortir de la salle de cinéma le souffle coupé, comme à la sortie d'un de mes propres rêves. Aucun mot ne peut décrire ce sentiment de puissance exaltée, cette jouissance absolue après ces 2h12 de rêves & de mises en abîme. Wow.

L'Art - avec une majuscule, s'il vous plait.

Jeudi 22 juillet 2010 à 22:23

Malheureux peut-être l'homme, mais heureux l'artiste que le désir déchire!
   Je brûle de peindre celle qui m'est apparue si rarement et qui a fui si vite, comme une belle chose regrettable derrière le voyageur emporté dans la nuit. Comme il y a longtemps déjà qu'elle a disparu!
   Elle est belle, et plus que belle ; elle est surprenante. En elle le noir abonde : et tout ce qu'elle inspire est nocturne et profond. Ses yeux sont deux antres où scintille vaguement le mystère, et son regard illumine comme l'éclair : c'est une explosion dans les ténèbres.
   Je la comparerais à un soleil noir, si l'on pouvait concevoir un astre noir versant la lumière et le bonheur. Mais elle fait plus volontiers penser à la lune, qui sans doute l'a marquée de sa redoutable influence ; non pas la lune blanche des idylles, qui ressemble à une froide mariée, mais la lune sinistre et enivrante, suspendue au fond d'une nuit orageuse et bousculée par les nuées qui courent; non pas la lune paisible et discrète visitant le sommeil des hommes purs, mais la lune arrachée du ciel, vaincue et révoltée, que les Sorcières thessaliennes contraignent durement à danser sur l'herbe terrifiée!
   Dans son petit front habitent la volonté tenace et l'amour de la proie. Cependant, au bas de ce visage inquiétant, où des narines mobiles aspirent l'inconnu et l'impossible, éclate, avec une grâce inexprimable, le rire d'une grande bouche, rouge et blanche, et délicieuse, qui fait rêver au miracle d'une superbe fleur éclose dans un terrain volcanique.
   Il y a des femmes qui inspirent l'envie de les vaincre et de jouir d'elles; mais celle-ci donne le désir de mourir lentement sous son regard.

"Le désir de peindre", Le Spleen de Paris, Charles BAUDELAIRE.

L'Art - avec une majuscule, s'il vous plait.

Dimanche 20 juin 2010 à 14:53

"Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

"Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.

"Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore
Va dissiper la nuit.

"Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons !"

'Le Lac', Méditations poétiques, LAMARTINE.

Le poids des mots, la force de ces termes crus, des images qu'ils provoquent. L'envie de vomir mêlée à l'extase indicible de ce genre de livre. Sa cruauté, et la tristesse immense qu'elle cache. Le sang, la haine, la vengeance, et l'amour, bêtement pris au piège au milieu.  Boris Vian sera mon Dieu, point. 
J'irai cracher sur vos tombes. 

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