Départ ; samedi 25 juin, 9h23. Arrivée ;  Paris gare de Lyon 12h41. 

Y-a-t-il vraiment des mots à mettre sur un tel week-end ? Petite soeur sous le soleil de la capitale, les Tuileries, nos rêves au bord des pelouses, la carte que j'ai torturé à n'en plus pouvoir, nos dilemmes, nos problèmes, l'avenir qui n'attend plus que nous. L'absolu au bout des doigts, les flammes de nos songes qui nous léchaient les doigts. Le bonheur à l'état pur, brut, volcanique. Se jucher sur 12 cm de talons pour courir d'une brasserie au théâtre de la Madeleine. Une Fin de partie magistrale, et puis le retour sous la chaleur de la nuit. Radio classique, et puis nos mots. Nos mots à n'en plus pouvoir, à s'y perdre, s'y noyer dedans. Jusqu'à 3h30 du matin et les rires des fêtards devant notre 3 étoiles. Princesse Caroline, à deux pas de la place de l'Etoile. 
Ma famille, dont tu fais déjà partie. Une crise qui passe et le Louvre. 
Et tous ces bouts de passé qui s'étendent lascivement sous le soleil de notre présent. Le Louvre, les pieds dans l'eau. Moment hors du temps, malgré l'horloge. C'est peut être ça le Bonheur. Et l'absolu - nos symboles, nos éléments et puis le noir si plein d'étoiles. Tout ce qui est -serait-, tout ce qu'on écrit dans le noir, fenêtre ouverte sur un autre univers. Des mots, toujours des mots parce qu'il n'y a que ça. Géricault, Delacroix, tigres et chevaux, Ingres et puis Monet. Les escaliers royaux et toutes ces suites qu'on s'invente, nos étoiles et tout cet immatériel flottant autour de nous. Les jardins, les oiseaux, le soleil et cet avenir qui paraît si simple à deux. Paris nous a entr'ouvert son coeur, il ne tient qu'à nous d'en enfoncer la porte d'ici quelques années. Même si le métro c'est angoissant, même si on a mal aux pieds, même si... Rien n'est aussi beau que ça, rien. Vieille fin de partie perdue, finir de perdre. Nous on gagnera, on l'a bien mérité je crois. Soeurs. De coeur, de rêves et d'absolu. 

Départ ; dimanche 26 juin ,21h20. Arrivée, Montpellier St Roch 00h40. 

Et étirer le temps jusqu'à midi, les cigales, un petit déjeuner parfait. Et un sourire. Merci pour ce si beau week-end, petite Soeur. 

L'Art - avec une majuscule, s'il vous plait.

Mercredi 22 juin 2011 à 20:34

 Pourquoi tu pleures, un film de Katia Lewkowicz avec Benjamin Biolay. 

  • L'homme de ma vie a de grands yeux clairs, les cheveux tirés en arrière. Je le tiens tout au bout d'une laisse. C'est pas toi, c'est pas toi ; mais presque. (...) L'homme de ma vie dans ton miroir. C'est pas toi, pourquoi tu t'affoles ?

Vivre la nuit.

Mercredi 22 juin 2011 à 20:23

 21 juin 2011. Epreuve de LV2 ; fin du bac. 
Alexandra, la musique qui vibre à travers chaque pierre, chaque fenêtre, chaque sourire, chaque bière qu'on vide et cigarette qui se consume. La sensation exquise de la liberté retrouvée. Trop de gens, de corps serrés les uns contre les autres par la musique. Vient la pluie, et tout le monde fuit. Il est une heure du mat', peut-être deux. Et after chez Jude, avec Julia qui nous a fait des pâtes délicieuses, et le chat qui me fait violemment bader. Des inconnus qui parlent, chuchotent, sourient. Jude pense qu'Alex & moi sommes ensembles, Polina roule clope sur clope et je me noie dans leur fumée et le martini trop sucré. On fait le top 5 de nos filles les plus sexy, Polina me fait rêver avec son rire de fille pompette, elle fout de la vodka partout. On est bien, on pourrait rester dormir sur le canapé. Le monde semble se figer sous nos projets d'avenir. Un week-end toutes les trois à Toulouse, d'autres à Paris dans leur colocation. On rêve, on rie, on se complait dans la douce torpeur de cette fin de nuit. Il est 3h44. On parle, encore, on joue avec le chat, je parcours la mine de bouquin avec envie et extase, j'ai du mascara plein les doigts. Une pomme et je tiens un cendrier, pendant que Polina me renverse tout son tabac dessus. J'ai mes Venus aux yeux verts qui me sourient, et il est 4h30. Nous partons, pour 30 min de marche à pieds (nus) jusqu'à St Roch, dans l'humidité de ce début de journée, à voir se nettoyer les dégats de la nuit. Je pense que dans trois heures, les S plancheront sur leur bac. Je souris, et m'endors, les chats ronronnant au bout de la pièce. 


Ca fait du bien. De sortir la tête de l'eau, de regarder le ciel et de s'y noyer. On a deux mois. Deux mois fous à dessiner dans les nuages et les aurores floues. Sourions, rideau. 

Chimère et nébuleuse.

Vendredi 17 juin 2011 à 22:56

Ton sourire les annales de philo les profils Hatier les Mémoires de Guerre  Rousseau les yeux verts un baiser sous la pluie Black XS 350D les vieux dossiers les rêves au crayon sur des feuilles jaunies les vieux programmes ciné les carnets de liaison les classeurs de math science physique Florence Foresti le 110 de 18h30 l'allée des droits de l'homme le CDI surchauffé l'herbe sale de l'espla Ovide Quignard Depardieu les calins dans le noir la danse le jardin de la maison des relations internationales le thé en allemand les vengeance les risottos du lundi midi l'Allemagne Teyran une selle Forestier couleur havane les choses cassées, les choses brisées Hiroshima mon amour le chat de sa voisine, énorme la Chine littorale et les anecdotes usées les poils de chat sur un pull les débardeurs trop grand l'humour de merde la cantine bondée et ces putains de collégiens les cookies du vendredi soir les cauchemars les insomnies les crises d'angoisse les souliers verts les mûres qui tachent les doigts les pêches écrasées et les analyses psychanalytiques la sonnerie de 18h15 Virginia Woolf Mabel Waring the stream of consciousness Short cuts les souris dans les murs les gymnases poussiéreux la peur de l'eau et du chlore le banc des cas sociaux les manuels qu'on n'a jamais ouvert les siestes en étude le bâtiment C Eluard souligné en bleu les Mains d'Elsa Grand Corps Malade Beckett Monaco et la tribu tribale - triviale - les maths de 16 à 18 les valeurs absolues Anne Sophie de la Coquillette le FISE le 3x500 le Shakespeare le Charlie's la CDA et le Vert Anglais les mariages à la plage le bus avec la gueule de bois St Jean de Vedas-Jacou le dimanche matin l'odeur de clope dans mes cheveux les pollens des platanes qui m'encrassent les poumons le soleil qui brûle en salle Eurêka le bâtiment D qui distille le savoir la mondialisation de l'art l'écroule de l'URSS le Brésil Mme de Clèves Baudelaire les femmes damnées le POISON Kubrick Nana Hugp le bal d comte d'Orgel Platonov le Corum les 13 Vents (...)


Bonne nuit.

Tout ou rien.

Vendredi 17 juin 2011 à 22:14

Beckett, Beckett, Beckett (...) Lolita, Nabokov & Kubrick. Cadavres exquis sur l'herbe humide du jardin de la MRI.
A ma Polina, ma beauté aux yeux de chat, son sourire si particulier, et ses cheveux dont elle a fait une danse. Bravo ma belle, bravo. Je savais que tu serais prise à Paris, je le savais. Je t'y rejoindrai, d'ici un an ou deux. Ne m'oublie pas d'ici là - il n'y a pas assez de gens comme toi sur Terre. (Mais on a une dernière danse à faire, dans le sable brûlant, au creux des vagues et des rouleaux d'écume).  Le Louvres ; c'est un peu comme un rêve en mieux. 

Qu'est-ce qui se défait dans Fin de Partie ? Mais tout, tout se défait. Le monde, le temps, les corps l'amour
les souvenirs le passé le monde qui se décompose, se désagrège, se disloque nous efface. J'ai peur. Quelques jours, quelques heures, deux épreuves et ce sera la fin. La fin du début, le début de la fin. Un nouveau chapitre, appelez ça comme vous voulez. Diplômés, majeurs et libres - enfin.
Et le Diagonal, nos fous rires dans cette salle sombre et exigüe. Et le temps pourrait bien s'arrêter.
Et les annonces à éplucher, les formalités à faire avant de partir. Partir . C'est un joli mot. Un peu brusque, mais plein de l'inconnu. Plein de l'infini - celui que tu portes en toi. Et c'est elle qui se retourne sur le passé. Pourquoi - pourquoi pas  ?

Je ne sais pas.
La fin était dans le commencement, et cependant on continue.

Tout ou rien.

Dimanche 12 juin 2011 à 12:10

 Overdose d'Histoire. Le soleil qui coule à flot dans la pièce. 
Et les textos sans réponses. 
9 petits, minuscules jours.  216 heures avant le Grand Saut.  
Thinking of you
Train, appart, Free Rail (...) Un été à dessiner, à sculpter dans le sable, y noyer cette année, et le gris du ciel. 
"Attention au surentraînement." Saint Sernin, Histoire de l'art. 21 JUIN, 21 JUIN, 21 JUIN (...) Et vos étoiles, Mademoiselle ? 

La halte des heures, le décompte à l'envers. 

Tout ou rien.

Samedi 11 juin 2011 à 12:16

"A l'heure où se décident nos vies."

Une nouvelle page,
- blanche, toute blanche
Un stylo, un criterium et des crayons - ne jamais oublier la couleur
Du soleil un peu, et puis pas mal de galères
On s'en fout, tout commence maintenant
Ensemble - même à distance
Et on verra bien où ça nous mène, de toute manière on n'a pas le choix.
Projets. Rêves. Utopies. Indécisions. (...)
& qu'on en sorte plus forts.

Sourire - joli, joli
Trois petits mots qui s'évaporent dans le ciel
Et des nuages de brumes
On  nous a dit d'aimer à s'en exploser le coeur
Danser sous les étoiles qui pleuvent
Une symphonie de rires - de rêves
Un souvenir enneigé
Et l'utopie d'un soir d'été.

  • Ce sera toi, ou ça ne sera pas. 

Dimanche 5 juin 2011 à 22:29

 Rien ne va plus. Faites vos jeux. 
(...) Great White. Il pleut sur la neige, et le soleil est mort.
On n'était que des pantins. Poupées disloquées, désarticulées.
Faudrait voir à faire un choix. 
Décider. Décider de quoi ? 
A oublier - à réécrire. 
Une lettre non envoyée. Un espoir de moins. 
Everything tends to disappear. 
Quelques vieilles photos, un reflex et des rêves bons à jeter. 
On ne laisse personne derrière. (Qui vérifiera que tu avances toujours ? )

Paris. NY. Bruxelles. SF. Boston. Londres. Prague. St Petersbourg. Honolulu. [...]



To look life in the face, always and to love it, for what it is.
And then to put it away.
Always the years between us. Always the love. Always the hours. 



Affronter nos contradictions, et puis choisir sa vie. 
To the rain that kept falling. 

 Il pleut. Paris, et ma petite soeur ; 25 juin 2011. Fin de Partie, le Louvres, et tous nos rêves de gamines cristallisés dans la capitale. Un morceau de joie. On était comme deux fous avides de lumière. Deux gamines qui ont découvert un jour que la beauté se cache derrière chaque visage, chaque photo retournée au sol, chaque nuage. 

C'est le monde qui nous entraîne dans sa course folle. Paris, et puis la recherche d'un appart' à Toulouse. Tu vas follement me manquer l'année prochaine. On ira à St Petersbourg, ensemble. On verra Prague, je t'emmènerai en boîte à Madrid, nous noyer dans les lacs canadiens, nous oublier en Irlande, et puis voir les fantasia en Afrique. On verra la folie de New York, je t'emmènerai à San Francisco - parce que c'est une ville gay. Je te dessinerai des rêves, tu auras ce rire qui est comme une explosion de bonheur. Je te prendrai en photo, toi et ton sourire. On écrira nos vies, des vies qui explosent à chaque instant, où toute beauté se cache dans l'ordinaire. Nos études, nos amours, nos rêves, ces utopies, ces livres dans lesquels on se noie, ces nuits où l'on se perd, tous ces mots qu'on saigne, qu'on efface, qu'on rature. Du Keats, du Baudelaire, tags of Shakespeare. Virginia Woolf et ses vacillating creatures. Ma Mme de Chartres à moi. Ces mots qui nous aident à affronter la vie - parce que moi, je n'ai que ça à t'offrir, mes mots. 
Je serai là, toujours pour te pousser en avant, pour forcer ton ambition. Je me battrai pour toi, pour ton sourire. Et te voir grandir, vieillir. Jusqu'à être toutes deux des p'tites vieilles un peu voûtée, plongées dans nos souvenirs, nos photos et nos livres aux pages jaunies. 
Jamais l'une sans l'autre. 

On partagera tout, parce que ce n'est pas le sang qui fait une famille, c'est l'amour. Petite soeur, la seule, pour toujours. 

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